Causse Rouge, vallée du Tarn et bassin du Millavois

Le paysage atteste une forte tradition agricole, alternant prairies cultivées et cultures parfois bocagères, avec des pâturages sur les replats. Les versants les plus abrupts sont recouverts de bois de feuillus et, moins fréquemment, de plantations de conifères. Les coteaux de la vallée du Tarn, plus spécialement en amont de Millau, portent le témoignage d’activités arboricoles, viticoles et pastorales. S’y déploie une mosaïque de parcelles - cerisiers, vignobles, petites pâtures - que soulignent des murets et des terrasses en pierre. Un impressionnant ensemble de ces constructions en pierre sèche entoure Saint-Rome-de-Tarn. Depuis quelques décennies, la trufficulture se développe sur des terrains en friche ou en mutation. A ces composantes paysagères s’ajoutent les haies, les marnes grises, les sources, la ripisylve au long de la trame bleue et, souvent imposantes, les buttes-témoins.
L’orée des gorges de la Dourbie constitue un site remarquable, de même que la cascade de Creissels qui dévale depuis le Larzac. La corniche de tuf du plateau de France s’y ajoute aux strates calcaires apparentes, aux corniches et éperons rocheux. L’empreinte urbaine est importante, ne serait-ce que par la présence de l’agglomération de Millau dans la partie alluvionnaire large du Tarn, essentiellement en rive droite. Le versant sud accueille un habitat relativement dense, avec une prédominance du bâti individuel et isolé, héritage des anciennes maisons de vignes (oustals) disséminées sur les coteaux.
Au fil de la rivière Tarn, en amont comme en aval de Millau, s’égrènent plusieurs villages auxquels s’accolent parfois des zones de loisirs et des zones d’activités. Ailleurs, la densité urbaine s’étiole, l’urbanisation se résume à quelques villages dispersés. On note la présence de deux zones d’activités importantes : Millau-Viaduc à Saint-Germain et la Borie Sèche à Aguessac.
La zone coeur du bien Unesco Causses et Cévennes couvre une infime partie de l’unité paysagère, qui se trouve majoritairement dans sa zone tampon. L’unité englobe du reste, entièrement ou partiellement, des sites inscrits ou classés tels les Gorges du Tarn et de la Jonte (engagés dans une opération Grands Sites de France), les Gorges de la Dourbie, la Vallée de la Jonte, les villages de Mostuéjouls, Liaucous, Compeyre, Peyrelade et Peyre, ainsi que des secteurs et éléments historiques et naturels à Millau et Creissels.

Saint-Rome-de-Tarn avec ses jardins et canaux en terrasses au-dessus du Tarn représente un très bel ensemble.
On recense au total, dans le périmètre de l’unité paysagère, vingt-deux monuments historiques classés ou inscrits, qu’il s’agisse d’églises, de châteaux, de lavoirs, de pigeonniers. Ces édifices sont implantés aussi bien dans des villages de caractère qu’au coeur de Millau, ancienne cité protestante, dont le beffroi du Moyen Âge est l’emblème d’un patrimoine architectural digne d’attention. L’élément le plus singulier du patrimoine vernaculaire réside dans les villages de caves à vin, troglodytiques pour certaines d’entre elles, construites sur des fleurines pour d’autres (les caves d’Entre-Deux Monts sont les plus remarquables). De grands domaines, des fermes, des remises de charroi et des hostelleries composent également le patrimoine bâti, tout comme des églises, un prieuré, des maisons de vigne, des moulins, fontaines et ponts, ainsi qu’une voie romaine. Le Causse Rouge est un vivier de caselles et, dans les vallées, les adrets sont aménagés en terrasses cultivables.
Rivière Tarn incluse, douze cours d’eau, dont plusieurs de ses affluents, traversent l’unité paysagère : la Barbade, la Dourbie, la Jonte, la Muze, le Cernon, le Lumansonesque, le Pas du Loup, les ruisseaux de Ladoux, Milaet, des Arzioles et Lévéjac.